[AVIS] "Les nouveaux héros" de Disney

J’ai pu voir vendredi matin dans des conditions idéales (soit seule au milieu d’une salle de cinéma pour plusieurs centaines de personnes)  le dernier né de Disney « Les nouveaux héros » alias « Big Hero 6 ».

Comme la plupart des Disney, celui-ci est une adaptation, ici du comics Big Hero 6 des éditions Marvel,  : on comprend sans peine qu’il n’a pas été difficile d’obtenir les droits. Je n’ai jamais lu le comics mais, d’après ce que j’ai pu en lire rapidement, le film d’animation s’en inspire plus qu’autre chose.

L’action se situe dans la ville de San Fransokyo, mélange entre San Francisco et Tokyo. Le jeune Hiro Hamada, un génie de la robotique d’une quinzaine d’années, préfère faire des combats de robots plutôt que d’étudier, juste qu’à ce que son frère Tadashi le convainque de rejoindre son université. Malheureusement, suite à un évènement tragique, Hiro Hamada découvre qu’un complot se trame au sein de San Fransyoko. Avec l’aide de son plus proche ami, Baymax le robot infirmier, et de ses amis de l’université, d’autre génies, il va tenter de découvrir qui est derrière celui-ci.

Difficile de résumer le film sans trop en dire sur le scénario. Le scénario est de mon point de vue le point fort et le point faible du film : le point fort parce qu’il est bourré d’action, d’humour et de héros et fait que l’on ne voit pas passer les 1h40 du film, le point faible parce qu’il n’évite pas les écueils habituels des films Disney (montée et chute du héros, réussite du héros grâce à l’amitié, etc) quitte à user de légères invraisemblances pour que la fin corresponde à ces critères.

Si l’on passe sur cet aspect parfois trop conventionnel, ce film d’animation est très bon . Chaque personnage a sa propre personnalité, que le doublage français met très bien en valeur. Baymax, avec son côté guimauve et ses maladresses, est attachant et on voudrait tous en avoir un comme ça chez nous.

Les décors de San Fransokyo sont fouillés, bourrés de détails et absolument magnifiques, surtout de par le côté estampes et japon traditionnel qui côtoie tout au long du film l’urbanisme américain plus classique. Le mélange, assez inattendu, est de toute beauté. Mais cette remarque est aussi valable pour les lieux comme la chambre de Hiro ou celle de Fred : on ne sait plus où donner du regard et l’édition Blu-Ray ne sera pas de trop pour pouvoir voir tous les éléments de ces pièces. Disney en profite d’ailleurs pour y glisser les habituels oeufs de Pâques : Stan Lee est assez facile à trouver, mais il y en a bien d’autres qui m’ont échappé et qui sont déjà recensés sur d’autres sites.

La mise en scène et les effets de caméra sont très prenants, surtout lors des scènes de vol qui donnent très bien sur grand écran. La réalisation est dynamique et sans temps mort.

Bref, Les Nouveaux Héros est un divertissement plus qu’honnête qui devraient ravir tous les amateurs de robotique ou de super-héros de par son histoire. Restez bien jusqu’à la fin du générique, surtout !

[LECTURE] "Big Bang Anim : Confessions du fondateur d'Animeland", ou la genèse d'Animeland

ob_8bf6302bf2118b40701773870a5ffb9c_big-bang-animeEn cette fin d’année, mon coup de coeur revient à un livre qui peut faire un beau cadeau à tout fan d’animation japonaise, de mangas ou à tout lecteur régulier d’Animeland : Big Bang Anim, écrit conjointement par Gersende Bollut et Yvan West Laurence, créateur d’Animeland, le livre regroupant ses « confessions » comme le dit si bien le sous-titre.

Aujourd’hui, il est facile (voire beaucoup trop, vu la pléthore de nouveaux titres) de trouver des mangas ou des animés dans les rayons de boutiques spécialisées mais aussi plus simplement dans les magasins de grande distribution ou sur les sites en ligne. On peut dire qu’on aime Naruto ou Bleach sans passer pour un associal qui a oublié de grandir. Il existe même des magazines (Animeland, justement), des chaînes, des sites Web spécialisés permettant de se renseigner et d’enrichir sa passion. Mais ça n’a pas toujours été le cas : fut un temps où récupérer des animés, même en japonais sans sous-titre, relevait de l’exploit, que ce soit pour les visionner au niveau des matériels ou pour pouvoir se payer les cassettes vidéos en import. Quant aux mangas, la publication était quasi inexistante et le peu qui était publié l’était souvent au détriment de la qualité et/ou de la régularité.

C’est à cette époque où il ne faisait pas bon être fan d’animation que nous ramène le début de l’excellent ouvrage de Gersende Bollut et Yvan West Laurence. Au fil des pages, nous remontons le temps pour voir, presque sous nos yeux, se construire peu à peu le magazine Animeland, magazine de référence de l’animation japonaise, mais surtout se créer autour de lui la généralisation et l’accès au public de cette culture alors si différente. Le sujet peut paraitre austère mais il est raconté de façon dynamique  et se laisse lire avec beaucup de plaisir grâce au style de Gersende Bollut.

La principale histoire est la mise en place progressive du magazine dont les principaux instigateurs sont Yvan West Laurence et de nombreux collaborateurs dont une poignée seulement est présentée dans le livre, manque de place et de temps oblige. On s’attache  à ces personnalités qui sont parfois des têtes connues et ont toutes à leur façon contribué à réhabiliter cette culture pendant et/ou après leur passage à Animeland. Autour de cela s’articulent d’autres évènements comme l’apparition de conventions auxquelles l’équipe d’Animeland a participé, les rencontres avec de grands animateurs ou dessinateurs, les difficultés rencontrées (et surpassées) et autant de petites choses ayant au final amené la situation à être ce qu’elle est devenue aujourd’hui en France pour les otakus et autres geeks.

Le livre est complété à la fin par des interviews, croisés et non croisés (dont un avec Erwan Le Vexier, créateur du feu magazine Dixième Planète), qui permettent de voir d’autres points de vue sur les différents sujets abordés dans le livre et d’en approfondir la lecture.

Pour moi, ce livre, c’est une sorte de madeleine de Proust. Parce que je me suis retrouvée partiellement dans le jeune Yvan, incompris par rapport à ces passions et découvrant qu’il est loin d’être seul dans son cas,  parce que j’ai connu certains lieux cités dans le livre, parce que j’ai feuilleté des Animeland illustrant l’ouvrage, parce que j’ai reconnu des têtes parmi les photos même si la plupart d’entre eux travaillent ailleurs qu’à Animeland à présent, ou encore parce que j’ai lu Dixième Planète et écouté Radio Loustic… Mais c’est aussi et surtout un ouvrage essentiel qui permet de découvrir ou redécouvrir cette période où tout ce qui semble acquis aujourd’hui concernant l’offre cuturelle japonaise était à créer.

Fait non négligeable : ayant pu les rencontrer à l’occasion d’une séance de dédicaces, j’ai pu constater par moi-même que les auteurs sont très accessibles, sympathiques, souvent prêts à blaguer ou échanger des opinions avec leurs lecteurs, que ce soit de visu ou à travers leur groupe « Big Bang Anim’ OFFICIEL » sur Facebook .

Pour se procurer l’ouvrage (ce que je vous recommande chaudement), rendez-vous sur la page d’Omaké Book : http://omakebooks.com. Les fêtes de fin d’année  approchent à grand pas et un cadeau de plus n’est jamais inutile…

Auteurs : Yvan West Laurence / Gersende Bollut
Editeur : Omaké Books
Nombre de pages : 292 pages dont plus de 300 photos (pages N&B et cahier couleur)
Prix de vente : 20 € environ
Date de parution : 4 novembre 2013
ISBN : 978-2-919603-06-0