Salon Paris Manga et Sci-Fi Show : 9 ans après

9 ans. Cela faisait 9 ans que je n’avais pas fréquenté Paris Manga, n’ayant pas du tout apprécié le salon à cette époque : les mêmes boutiques qui vendaient les mêmes choses, le monde qui faisait qu’on pouvait à peine se déplacer et que la seule fois où je me suis arrêtée pour regarder un étal, j’ai perdu (définitivement) mes amis dans la foule… L’expérience que je conservais était particulièrement mauvaise. Ce 20 octobre 2018, Tom Welling oblige, j’y suis retournée pour la première fois.

Parmi les points positifs, certains membres du personnel étaient sympathique et compétents, c’était très agréable d’avoir affaire à eux.

Les invités étaient variés : youtubers, illustrateurs, comédiens de doublage, acteurs, la plupart tournant autour de la culture japonaise et de celle des comics ou du fantastique. En ce qui concerne ceux internationaux, on visait les comédiens principaux des séries de l’époque (Charmed, Smallville) avec une mention particulière pour Parker Lewis Ne Perd Jamais où quasiment toute l’équipe d’époque était réunie.

Les séances de questions-réponses avec les invités étaient intéressantes, en tout cas celles que j’ai pu voir soit un catcheur canadien, Sami Zain, et celles de l’équipe de Smallville (Tom Welling, Michael Rosenbaum et Laura Vandervoort). Point négatif pour les personnes ne parlant pas anglais, la traduction était incomplète et tardait souvent à venir.

Niveau stands et animations, je n’ai pas trop eu le temps de m’y intéresser mais ils étaient plutôt variés. On regrettera les non pas 1 mais 2 stands de fruits séchées et la majorité de produits non-officiels.

Enfin, on retrouve le type d’ambiance des conventions, où on est entouré de personnes aux mêmes passions que nous et avec qui on se retrouve facilement à passer l’après-midi avec plaisir.

Cependant, le salon a un très gros point faible qui gâche énormément l’expérience. Je ne parlerai pas du monde ou de la difficulté à circuler dans certaines allées comme d’un point faible, ni du fait de devoir payer pour beaucoup de choses, car nous sommes là dans les impondérables d’un festival fréquenté. Non, le point faible, c’est l’organisation.

Déjà il nous a fallu près d’une demi-heure pour pouvoir rentrer dans le salon, alors que nous étions arrivés plus d’une heure et demie après l’ouverture. C’est long, surtout que l’entrée du salon 7.2 de la Porte de Versailles n’est pas la plus glamour qui soit.

Enfin, une fois arrivés dans le salon, nous cherchons d’office l’endroit où faire la queue pour le photoshoot d’Abraham Benrubi, mais quasiment rien n’est indiqué en-dessus des différents espaces. Les premiers membres du personnel ont été incapable de nous dire où c’était ou comment se passait le photoshoot alors qu’ils étaient juste à côté. Après avoir récupéré les tickets avec l’aide d’un autre membre du personnel et ayant compris que nos contremarques ne suffiraient pas, nous avons encore dû demander devant l’espace photoshoots laquelle des 2 files étaient pour l’acteur, celui-ci étant séparés en 2 pièces différentes avec chacune 2 files.  Rien n’était indiqué pour séparer les files billets V.I.P. et normales ou sur les horaires et les personnes en photoshoot de chacune. Lors de mon attente pour celui de Tom Welling, j’ai d’ailleurs été confronté à UN V.I.P. ayant attendu dans la mauvaise file. De même, personne ne savait comment et où récupérer les photos, à part ceux ou celles ayant déjà fait le salon. Et, me concernant, je n’ai pas apprécié le fait de me faire appuyer fortement sur l’épaule puis pousser pour mon passage avec Tom Welling : je suis une grande fille, je sais quand attendre et quand y aller. Je comprend que c’était lié au fait qu’il y avait beaucoup de monde pour ce photoshoot et peu de temps, mais je n’aime pas qu’on me touche.

Même souci d’organisation avec les séances de Questions-Réponses, il y a eu 10 minutes de retard pour la fin de celle de Parker Lewis Ne Perd Jamais, puis 30 minutes pour celles de Sami Zain et par conséquent Smallville.

Autre souci mineur, les toilettes les plus proches de l’entrée étaient fermées, obligeant à traverser les allées les plus fréquentées pour aller à celles du milieu, les accès sur les côtés étant bloqués.

Mon bilan: Paris Manga et Sci-FI Show, c’est toujours un Japan Expo en mini, avec les avantages et les défauts de ce dernier. Or, je ne vais plus à Japan Expo pour ces mêmes raisons. Je n’ai pas apprécié plus que cela ma visite de la convention et je n’y serai pas allée sans la photo de Tom Welling. Me concernant, Paris Manga et Sci-Fi Show est une convention à laquelle je ne retournerai que s’il y a des photoshoots ou dédicaces qui m’intéressent, contrairement à d’autres conventions, et où j’éviterai au maximum les déplacements dans le salon.

[SORTIE] Geekopolis 2015 : succès 3.0 ?

Une convention, surtout en région parisienne, ça commence par ce petit jeu de repérer sur le quai du métro ou du RER les autres visiteurs. Dans notre milieu, c’est assez aisé : les sacs à dos Marvel, les Tee-shirts Star Wars, les bonnets Nintendo, ne trompent pas. Il y a toujours quelques traîtres qui ne portent aucun signe particulier, mais ils sont en minorité.

C’est par ce petit rituel que j’ai commencé ma deuxième édition, 3ème pour le festival, de Geekopolis. Pour celles et ceux qui souhaiteraient en savoir plus sur la précédente édition, je vous renvoie vers le compte-rendu de ma visite de l’année dernière : [SORTIE] Ma première fois à Geekopolis.

 

Un espace plus grand et mieux organisé

 

Dès l’entrée à Porte de Versailles, les améliorations par rapport à l’édition précédente sautent aux yeux : le salon est passé du pavillon 7, relativement petit et long à atteindre, au pavillon 3. Il a gagné ainsi beaucoup de places dans les allées, ce qui était un des reproches de l’édition précédente. De plus, l’entrée au sein du festival se fait en moins de 10 minutes en période d’affluence, ce qui est particulièrement remarquable. D’autres salons du même type ferait bien de suivre cet exemple.

 

Passé le hall recouvert de portaits de méchants de différents univers, le thème de cette 3ème édition, on se retrouve dans un espace central permettant d’accéder aisément aux  5 univers et aux différentes salles d’atelier, de projection et de spectacle.

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Pour celles ou ceux qui ne connaîtraient pas l’organisation de Geekopolis, celui-ci est divisé en 5 sections distinctes:

  • Avalon pour l’univers Fantasy
  • Little Toyko pour tout ce qui touche au Japon (manga et animés, arts traditionnels)
  • Teklab pour les nouvelles technologies dont les jeux vidéo récents et la robotique
  • Metropolis pour l’univers comics, séries ou films, principalement américains
  • Nautilus pour l’univers steampunk (Geekopolis étant à ma connaissance un des rares salons à consacrer autant de place à ce thème)

Ajoutez à ces 5 sections une zone de jeux dans laquelle les visiteurs peuvent s’essayer à différents jeux de société récents, un espace important dédié aux dédicaces, des salles de conférence dans d’autres bâtiments, de belles scènes pour les spectacles et une dizaine de salles de projection et d’ateliers.

Lors de l’édition précédente, il n’était pas aisé de se repérer dans le salon et certaines zones nécessitaient de passer par d’autres pour y accéder. C’est ici totalement réparé : non seulement les plans sont fréquents et les sections bien séparées, mais il était facile de retrouver l’accueil grâce à la bannière en hauteur.

 

Des activités variées et à l’heure

 

On retrouvait encore cette année la richesse du festival, dans les thèmes proposées bien entendu, mais aussi dans les activités. Visite du salon et des stands, conférences, spectacles, ateliers, dédicaces : le visiteur n’avait que l’embarras du choix. Pour vous aider à visualiser la densité des activités proposées, je vous invite à consulter le guide du festival : http://www.geekopolis.fr/index.php?p=planning.

Me concernant, en  2 jours dans le festival, j’ai

  • fait 6 fois le tour des différents stands existants
  • participé à un quizz geek collectif (durant lequel mon manque de réflexe m’a fait cruellement défaut)
  • joué à des jeux vidéo rétro
  • testé l’oculus rift
  • assisté à un combat de cannes et à une initiation à la danse orientale
  • croisé entre autres Cthulhu, un dragon, une centaure, M.Jack, Wolverine et une charmante bête à fourrure (voir photo ci-dessous)

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  • eu 2 dédicaces et dessin de la part de Philippe Cardona sur mes albums de “Rolqwir”
  • assisté à un concert exceptionnel et dément du groupe de rock zombie Magoyond  avec participation de Pen of Chaos
  • parlé de Saint Seya et de musique avec des gens que je connaissais pas
  • écouté des réinterprétations a capella d’airs de jeux vidéo et oeuvres visuelles connus par Negitachi
  • revu Nao, le robot d’Aldebaran, en vrai et rencontré Aria sur le stand de Caliban, qui a tenu à prendre une photo avec moi bien que je n’étais pas rassurée (voir photo ci-dessous)

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  • croisé Marcus, le Joueur du Grenier, l’équipe de Noob, du Visiteur du Futur ou de Pen of Chaos dans les allées
  • vu un concours de cosplay amateur
  • découvert la maquette du jeu de rôle PC basé sur l’univers du Donjon de Naheulbeuk

Et je dois en oublier…

Certes, quelques d’activité se répètent chaque année : le Troll Ball, le combat de cannes justement, l’escrime de GN… Mais ce n’est pas le cas dans les ateliers ou les conférences, dont la plupart était axé sur les méchants, en honneur au thème de cette édition. Et quand bien même, le nombre d’activités possibles est tel qu’une semaine complète ne suffirait sans doute pas à en faire le tour.

Certaines d’entre elles étaient d’ailleurs largement plus plébiscitées (le concours de cosplay de dimanche) que d’autres (le quizz geek de samedi), la fréquentation des salles et la longueur des files d’attente étant fluctuante. La convention offrait la possibilité de pouvoir réserver sa place pour certaines activités ou certains spectacles jusqu’à une semaine avant, ce qui est une option très utile, particulièrement lorsque la majorité d’entre elles se chevauchent.

On peut ajouter à cela les nombreux cosplayeurs, pro ou amateur, ainsi que la plupart des participants de la section Nautilus dont les costumes steampunk étaient cette année encore superbes. Pour les chasseurs de photo, il y avait beaucoup à faire. A noter que les cosplayeurs m’ont semblé plus nombreux le dimanche que le samedi.

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L’autre point fort dans l’organisation du festival et qui lui fait honneur est la ponctualité.  Contrairement à un autre  festival que je ne citerai pas (mais que les habitués reconnaîtront), toutes les activités que j’ai faite ont commencé à l’heure donnée dans le programme. La seule qui était en retard l’était de 5/10 minutes et a terminé plus tôt que ce qui était prévu. cette ponctualité est d’autant plus importante qu’énormément d’activité ont lieu en même temps ou à la suite et que cela organise de la part du visiteur une bonne organisation.

Le petit bémol que j’apporterais est que les salles de conférence étaient relativement éloignées, puisque dans d’autres bâtiments, que cela obligeait à partir avant la fin en cas d’activités dans le bâtiment principal, même avec les réservations. Par ailleurs, celles-ci sont assez petites, ce qui a posé problème lors de certaines très attendues comme, par exemple, la présentation du jeu “Donjon de Naheulbeuk” où la salle avait atteint sa capacité maximale une demie-heure avant le début.

 

Plus grand IRL, moins dense en apparence

 

Le fait de ne pas piétiner trop dans les allées était vraiment appréciable, surtout comparée à l’édition précédente. Ce gain de place a permis au festival d’étoffer aussi le nombre de stands. D’où cette remarque que je me suis faite (et je ne suis pas la seule à avoir eu cette impression) : pourquoi le salon m’a semblé plus petit que l’année dernière ? Le samedi matin, il m’a fallu moins de 20 minutes pour faire le tour complet du salon (sans s’arrêter sur les stands, s’entend). Nous en sommes arrivés à la conclusion que cet effet était lié à la circulation beaucoup plus aisée que la précédente édition et au fait que les stands n’étant plus les uns sur les autres, le salon était plus aéré et par conséquent donnait plus un aspect de vide. Cela s’est un peu moins ressenti le dimanche où la fréquentation a été plus élevée.

Cette impression pouvait aussi être dû au fait qu’il y avait moins la découverte des stands, la plupart d’entre eux étant déjà présents lors de l’édition précédente. Par ailleurs, tout comme certains autres visiteurs, j’ai trouvé qu’il y avait un peu plus de stands professionnels que l’année précédente, même si le ratio reste acceptable.

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Les points de restauration propres à chaque espace, bien que variés, étaient généralement pris d’assaut à quasiment toute heure de la journée. Comme dans toute convention qui se respecte, les prix étaient un peu élevés, mais les visiteurs pouvant à leur guise sortir et rentrer dans le salon, il y avait la possibilité de manger en extérieur.

Autre fait non négligeable : le salon a mis à disposition des personnes ayant apportés leur propre nourriture un espace dédié avec chaise et table, sur lequel on  pouvait se reposer et assez grand pour qu’il ne soit pas trop difficile de trouver une place. Un autre point d’organisation tout à leur honneur, cette initiative étant loin d’être automatique dans d’autres salons ayant pourtant l’espace libre nécessaire.

EN BREF

Ce fut une excellente édition, encore meilleure que la précédente. Un grand bravo pour l’organisation irréprochable et la variété des activités proposées. Si Geekopolis continue sur cette vois, il pourrait bien devenir un salon incontournable.

[LECTURE] "Big Bang Anim : Confessions du fondateur d'Animeland", ou la genèse d'Animeland

ob_8bf6302bf2118b40701773870a5ffb9c_big-bang-animeEn cette fin d’année, mon coup de coeur revient à un livre qui peut faire un beau cadeau à tout fan d’animation japonaise, de mangas ou à tout lecteur régulier d’Animeland : Big Bang Anim, écrit conjointement par Gersende Bollut et Yvan West Laurence, créateur d’Animeland, le livre regroupant ses « confessions » comme le dit si bien le sous-titre.

Aujourd’hui, il est facile (voire beaucoup trop, vu la pléthore de nouveaux titres) de trouver des mangas ou des animés dans les rayons de boutiques spécialisées mais aussi plus simplement dans les magasins de grande distribution ou sur les sites en ligne. On peut dire qu’on aime Naruto ou Bleach sans passer pour un associal qui a oublié de grandir. Il existe même des magazines (Animeland, justement), des chaînes, des sites Web spécialisés permettant de se renseigner et d’enrichir sa passion. Mais ça n’a pas toujours été le cas : fut un temps où récupérer des animés, même en japonais sans sous-titre, relevait de l’exploit, que ce soit pour les visionner au niveau des matériels ou pour pouvoir se payer les cassettes vidéos en import. Quant aux mangas, la publication était quasi inexistante et le peu qui était publié l’était souvent au détriment de la qualité et/ou de la régularité.

C’est à cette époque où il ne faisait pas bon être fan d’animation que nous ramène le début de l’excellent ouvrage de Gersende Bollut et Yvan West Laurence. Au fil des pages, nous remontons le temps pour voir, presque sous nos yeux, se construire peu à peu le magazine Animeland, magazine de référence de l’animation japonaise, mais surtout se créer autour de lui la généralisation et l’accès au public de cette culture alors si différente. Le sujet peut paraitre austère mais il est raconté de façon dynamique  et se laisse lire avec beaucup de plaisir grâce au style de Gersende Bollut.

La principale histoire est la mise en place progressive du magazine dont les principaux instigateurs sont Yvan West Laurence et de nombreux collaborateurs dont une poignée seulement est présentée dans le livre, manque de place et de temps oblige. On s’attache  à ces personnalités qui sont parfois des têtes connues et ont toutes à leur façon contribué à réhabiliter cette culture pendant et/ou après leur passage à Animeland. Autour de cela s’articulent d’autres évènements comme l’apparition de conventions auxquelles l’équipe d’Animeland a participé, les rencontres avec de grands animateurs ou dessinateurs, les difficultés rencontrées (et surpassées) et autant de petites choses ayant au final amené la situation à être ce qu’elle est devenue aujourd’hui en France pour les otakus et autres geeks.

Le livre est complété à la fin par des interviews, croisés et non croisés (dont un avec Erwan Le Vexier, créateur du feu magazine Dixième Planète), qui permettent de voir d’autres points de vue sur les différents sujets abordés dans le livre et d’en approfondir la lecture.

Pour moi, ce livre, c’est une sorte de madeleine de Proust. Parce que je me suis retrouvée partiellement dans le jeune Yvan, incompris par rapport à ces passions et découvrant qu’il est loin d’être seul dans son cas,  parce que j’ai connu certains lieux cités dans le livre, parce que j’ai feuilleté des Animeland illustrant l’ouvrage, parce que j’ai reconnu des têtes parmi les photos même si la plupart d’entre eux travaillent ailleurs qu’à Animeland à présent, ou encore parce que j’ai lu Dixième Planète et écouté Radio Loustic… Mais c’est aussi et surtout un ouvrage essentiel qui permet de découvrir ou redécouvrir cette période où tout ce qui semble acquis aujourd’hui concernant l’offre cuturelle japonaise était à créer.

Fait non négligeable : ayant pu les rencontrer à l’occasion d’une séance de dédicaces, j’ai pu constater par moi-même que les auteurs sont très accessibles, sympathiques, souvent prêts à blaguer ou échanger des opinions avec leurs lecteurs, que ce soit de visu ou à travers leur groupe « Big Bang Anim’ OFFICIEL » sur Facebook .

Pour se procurer l’ouvrage (ce que je vous recommande chaudement), rendez-vous sur la page d’Omaké Book : http://omakebooks.com. Les fêtes de fin d’année  approchent à grand pas et un cadeau de plus n’est jamais inutile…

Auteurs : Yvan West Laurence / Gersende Bollut
Editeur : Omaké Books
Nombre de pages : 292 pages dont plus de 300 photos (pages N&B et cahier couleur)
Prix de vente : 20 € environ
Date de parution : 4 novembre 2013
ISBN : 978-2-919603-06-0