[IRL] Comic Con Paris 2015, une semi-déception

La Comic Con française était rattachée à Japan Expo de 2007 à 2008 sous le nom de Kultima puis de 2009 à 2013 sous le nom qu’on lui connaît. Depuis, elle a décidé de prendre son indépendance afin de pouvoir prendre plus d’importance sans être dans l’ombre de Japan Expo.

IMG_0241L’édition de cette année a donc eu lieu aux Halles de la Villette à Paris, du 23 au 25 novembre 2015. Elle était organisée par Reed Expositions France et ReedPOP (organisateur des Star Wars Celebration et de nombreux Comic Con à travers le monde), en collaboration avec JTS Group (qui gère aussi Japan Expo).

Ayant assisté au festival le vendredi et le samedi, nous vous proposons de retrouver notre avis sur cette première édition ci-dessous.

Points positifs

 Les invités

Cette édition était parrainée par Louis Leterrier, réalisateur de L’Incroyable Hulk, présent au festival, et accueillait des invités tels que Frank Miller (scénariste de 300 ou Sin City), Shawn Ashmore (Iceman dans les films X-Men), James Marsters (Spike dans Buffy contre les Vampires), Eric Balfour (Duke Crocker dans la série Haven) ou Jeff Mann (artiste chez ILM). On pouvait aussi y retrouver de nombreux artistes de comics français ou américains, Joan Sfarr ou encore l’équipe de French Nerd et autres bloggers ou youtubers. Maisie Williams, actrice de Games of Throne, attendue le samedi et le dimanche, a malheureusement été obligée de décliner au dernier moment suite à une urgence, alors qu’elle était une des têtes d’affiches du festival. Son absence a été préjudiciable au festival, certaines personnes ne s’étant déplacées que pour elle et étant du coup reparties dès leur arrivée.

Les artistes étaient tous aussi gentils les uns que les autres. On voyait qu’ils étaient heureux d’être là (malgré leur état de santé pour certains) dans leur comportement avec leurs fans. Eric Balfour était adorable avec ces fans, tout comme Louis Leterrier, Joan Sfarr, Franck Miller ou encore Shawn Ashmore. Tous faisaient des photos avec leur fans, sauf Shawn Ashmore, à qui on l’a interdit faute de temps, même s’il semble plus logique que ce soit par rapport au fait que le studio photo de la convention vendait la photo avec lui 30€ (ça aurait donc été au détriment des fans qui avaient ouvert leur porte-monnaie).

 Système de dédicaces

Les dédicaces étaient toutes gratuites et se faisaient à l’aide d’un système de tickets, un seul pouvant être pris par personne et par passage afin de ne pas défavoriser les autres personnes dans la queue (il fallait refaire la queue pour avoir un ticket pour un autre artiste). La plupart de ces artistes étant en dédicace payante sur d’autres salons, c’est une très bonne initiative. Quant au système de ticket, il permettait aux gens de pouvoir se rendre dans la file d’attente seulement 30 minutes avant le début et d’être sûrs d’avoir leur dédicace.

Armures de l’exposition « Batman, sous le masque et la cape »

Pour ceux ou celles n’ayant pas pu assister à cette exposition éphémère, on pouvait y retrouver les armures revisitées par différents artistes.

Personnel du salon

Le personnel était efficace et se débrouillait bien, surtout compte-tenu des conditions (fréquentation du salon trop élevée et absence inattendue de Maisie Williams obligeant à revoir une bonne partie du planning alors que le salon venait d’ouvrir).

Ambiance et cosplays

On retrouvait dans ce festival cette ambiance particulière où, pendant les files d’attente, les visiteurs discutent entre eux de leur passion sans se connaître et où ils passent du coup un bon moment grâce à ces rencontres éphémères. On y retrouve aussi des amis, de manière attendue ou inattendue.

Mention spéciale pour les cosplayeurs, surtout le samedi, où on pouvait croiser énormément de bons cosplays. Vous pourrez d’ailleurs en retrouver quelques uns dans la galerie de l’article. La plupart étaient vraiment bons dans leur rôle, dont certains Deadpool se comportant (effet du masque aidant) vraiment comme le personnage.

Points négatifs

Stands du salon

Niveau boutique, l’essentiel de l’espace étant pris par la scène principale, il y avait à peine une vingtaine de commerçants : sucreries et boissons, imitations d’armes, produits geek tels que les Pop ou figurines, comics (les Humanoïdes Associés, Panini Comics ou Glénat Comics), vêtements mais aussi, plus incongrus, stands de maquillage (Hello Kitty et Nyx). Ces derniers proposaient des maquillages gratuits, eux aussi pris d’assaut. A côté de ces stands se tenaient ceux de professionnels tels que Canal Sat ou Microsoft Surface ou d’associations sur Perry Rhodan, Buffy, Star Wars (l’habituelle et toujours éposutouflante 501st Légion)…

Il était très rapide d’en faire le tour et aucun des stands ne proposaient vraiment d’exclusivité comme on peut en trouver dans d’autres Comic Con mondiaux. De plus, la plupart des employés des stands ne parlaient qu’anglais, ce qui était un obstacle pour une partie des visiteurs.

Fréquentation du salon

 Le public était globalement d‘une trentaine d’année, dont certains parents avec enfants.

Le vendredi, le festival ne se tenait que l’après-midi et il semble avoir été dépassé par le nombre de personnes attendues. Il fallait près d’une heure pour pouvoir rentrer dans le festival et celui-ci était tellement blindé qu’il était quasiment impossible de circuler dans les allées. On avait l’impression d’être sur les quais de Châtelet les Halles en heures de pointe. Malgré toute ma bonne volonté, il me fallait à certains moments bousculer les autres visiteurs pour pouvoir avancer.

Le samedi, la circulation était curieusement un peu plus aisée, le nombre de personnes attendues étant normalement supérieures à vendredi, la billetterie n’ayant même pas pu ouvrir du fait de l’absence de places supplémentaires disponibles. Mais il y a de fortes chances que ce soit lié aux personnes étant parties ou n’étant pas venues suite à l’absence de Maisie Williams ou encore ayant revendues leurs places suite à leur déception le vendredi, comme cela a pu se voir sur les réseaux sociaux.

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Durée des conférences trop courtes

Je n’ai pu assister qu’à une seule conférence avec Jeff Mann, malheureusement beaucoup trop courte (45 minutes, traduction comprise), ce qui n’a permis que de survoler l’animation chez ILM, sans même pouvoir vraiment parler de l’animation numérique. Le sujet était « ILM, de Star Wars à Jurassic Park » mais ces films n’ont même pas été traités. La salle de conférence était agréable mais une conférence d’au moins une heure aurait été préférable vu l’ampleur du sujet et l’intérêt que le public y portait.

 Temps d’attente

Au final, on passe plus de temps à faire la queue qu’autre chose. Le samedi matin, malgré le fait d’être arrivé dans les premiers (plus d’une heure avant l’ouverture), il m’a fallu faire 1h20 de queue pour avoir un ticket de dédicaces, la file étant déjà pleine des tickets VIP et 3 jours qui rentraient une demie-heure avant à mon entrée dans le salon. Les dédicaces les plus limitées en nombre comme celles de Frank Miller n’étaient ainsi jamais disponibles pour les billets normaux, celles-ci étant épuisées dès le début. Cependant, 1h30 plus tard, il fallait moins de 5 minutes de queue pour obtenir les tickets qui restaient comme Joan Sfarr.

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M’étant présentée 10 minutes avant une conférence, il n’y avait plus de places disponibles et tous les visiteurs présents pour celle d’après se sont retrouvés placés dans un petit amphithéâtre devant la salle de conférence près d’une heure. Si vous arriviez 30 minutes avant la conférence, vous n’aviez par conséquent aucune chance de pouvoir y assister. D’après d’autres visiteurs, c’était pareil pour les panels et autres animations ayant lieu dans la salle principale.

Bref, c’est comme Disneyland : 1 heure de file d’attente pour peu de minutes de plaisir.

On peut aussi ajouter les escaliers permettant d’accéder et de partir des dédicaces, n’ayant aucune signalisation concernant le sens de circulation et les employés qui devaient demander en permanence aux visiteurs de redescendre parce que ce n’était pas le bon. La personne d’ailleurs chargée de distribuer les tickets de dédicaces était comme Harry Potter : sous l’escalier.

EN CONCLUSION

Ce festival souffre de la comparaison avec d’autres festivals mieux organisés. On sent que ce n’est pas de la mauvaise volonté (les artistes invités étaient intéressants et sympathiques, tout comme les sujets abordés) mais les différents problèmes d’organisation gâchaient clairement l’expérience. Le prix du billet était du coup trop cher par rapport aux nombres d’activités ou au nombre limité de stand proposés ou faisables étant donné les trop grandes files d’attente par activités. Rappelons-nous cependant que ceci n’est que leur première édition en solo, il est donc fort probable que la seconde édition soit meilleure et nous lui laisserons par conséquent sa chance.