[IRL] Bilan de la Comic Con de Paris, 2ème édition

event_comic-con-paris_688964Bien que cet article soit signé de mon pseudo, je ne suis l’auteure que de cet incipit. En effet, n’ayant pas le don d’ubiquité et étant déjà à FACTS ce week-end, c’est un ami à nous, auteur du blog Tumblr Le Tribunal du Geek, qui s’est chargé de ce billet. Je vous laisse à son compte-rendu. Winry26

Clem2k.com couvrant un autre événement majeur de la culture geek, c’est avec un grand plaisir que je suis invité sur cette page pour vous faire part de mes impressions de la seconde édition de la Comic Con Paris qui s’est tenue du 21 au 23 octobre 2016 à la Grande Halle de la Villette.
Amateur de salons en tout genre (Geekopolis, Paris Manga, Migennes convention, Paris Games Week, salon du livre, salon du chocolat, Japan Expo, etc.) je suis en mesure d’apporter un avis éclairé sur le sujet.
Pour rappel, les avis ont été unanimes concernant l’échec de la première édition, mais laissons une seconde chance à ce salon qui souhaite prendre son envol, telle sa grande sœur aux Etats-Unis.

Préparatifs du salon et premières craintes

Attendant de pied ferme ladite convention, j’ai suivi la phase préliminaire de communication autour de l’événement. Première crainte lors de l’annonce officielle : la Comic Con se tiendra à la Grande Halle de la Villette ! Cet espace convient parfaitement à des expositions qui sont idéalement agencées dans les locaux (par exemple l’excellente exposition 007 en 2016) mais il s’agit d’un lieu trop petit pour circuler dans une convention. C’était l’une des ombres au tableau de l’édition 2015 de la Comic Con et réitérer sur 2016 ne semblait pas, en théorie, être une bonne idée.
Second postulat lors de l’ouverture du site internet et de la billetterie : le tarif. Il faudra débourser 22€ pour accéder une journée à l’événement, ce qui est largement supérieur au prix des autres salons. Espérons donc qu’il y aura de nombreuses activités et événements pour justifier ce tarif.
Lors des autres conventions, je regarde le ou les événements qui vont m’intéresser puis je déambule tranquillement au gré de la journée. Pour la Comic Con, il faut véritablement « préparer » sa venue. J’ai donc épluché chaque événement pour me faire un programme – ambitieux je le reconnais – pour tenter d’optimiser ma journée. Le programme est construit de manière a ce que plusieurs événements majeurs se déroulent à la même heure. Pas très malin, il faut donc sélectionner et faire l’impasse sur des conférences, activités ou séances de dédicaces. Précisons également que le programme a beaucoup évolué jusqu’au jour J : annulation de certains guest (Joe Dante, Katie Cassidy), modifications des plages horaires (Dominic Purcell présent les trois jours, ne venant finalement que le dimanche).

Visite de la Comic Con Paris 2016

Muni d’un billet acheté en ligne, l’ouverture du salon se fait dès 9h30. Arrivé à 9h00, je vois les nombreux aficionados qui sont déjà là malgré le froid et la Grande Halle qui se dessine à peine dans le brouillard. Les gens sont motivés, les cosplayers déjà nombreux. Je retrouve par hasard un ami ce qui me permet d’attendre sans voir le temps passer. Déjà dans la file les gens évoquent le prix exorbitant du billet et les premiers retours qu’ils ont eu de la journée d’ouverture le vendredi.

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Pour ne pas réitérer le fiasco des dédicaces de l’année précédente, je me dirige avec mon ami vers l’espace dédicace dès mon arrivée. Nous sommes parmi les touts premiers nous pouvons donc échanger nos contremarques achetées en ligne pour les dédicaces payantes et pouvons obtenir les précieux tickets pour deux dédicaces gratuites. Les deux agents en charge des tickets prennent le temps de faire coïncider nos emplois du temps avec les créneaux des dédicaces. C’est très gentil de leur part mais ils sont rappelés à l’ordre « il commence à y avoir la queue, faut se dépêcher maintenant !»…
Première séance de dédicace gratuite à 10h00 soit une quinzaine de minutes d’attente, nous sommes les premiers de la file. Il s’agit de Lorne PETERSON, maquettiste oscarisé qui a travaillé plus de 30 ans chez ILM. La Comic Con frappe fort en faisant venir l’un des pionniers des effets spéciaux, c’est une magnifique rencontre en perspective. Un homme absolument adorable qui prend le temps de dédicacer et de faire des photos avec tout le monde.
On continue avec la dédicace payante (17€) de Carice VAN HOUTEN, alias « Mélissandre la sorcière rouge » dans Game of Thrones. Le staff commence à s’impatienter et n’arrête pas nous rabâcher « pas de photos, no pictures ». Un organisateur nous informe que la veille, une personne s’est postée devant la star et a pris plusieurs clichés, que les vigiles l’ont alors sorti de la séance de dédicace en lui supprimant les photos de son appareil… On n’est pas tendre à la Comic Con, que cela soit bien clair. La séance de dédicace se fait alors à la chaîne sans aucun plaisir. La star me sert la main et me sort une phrase avant que le staff m’enjoigne de bien vouloir partir pour enchainer sur les clients suivants.
Il est déjà l’heure d’assister à la conférence de Lorne PETERSON dans la Grande Salle Melty « Son travail avec Spielberg ». Pas de problème pour rentrer dans la salle et se placer au premier rang. L’artiste arrive, bien placé je souhaite prendre des photos, on me tape sur l’épaule… un vigile « oh monsieur pas de photos lors de la présentation !»…
La conférence est passionnante, Monsieur PETERSON étant arrivé avec des images d’archives personnelles, on voit des secrets de tournage d’Indiana Jones, je suis aux anges. Mais la conférence a été gâchée selon moi par…….la traductrice. Je n’aime pas médire du travail des autres mais pour un billet d’entrée à 22€ par personne, le staff peut quand même faire un effort ! Je m’explique : la traductrice a fait répéter de nombreuses fois Lorne PETERSON, elle avait du mal à traduire certaines phrases voire elle déformait certains propos que je comprenais en anglais. Mais le comble est surtout qu’elle ne connaissait rien à l’univers de Spielberg !! Nous avons eu le droit à :
– « Indiana Jones et l’arche maudit »,
– « Lorne nous explique que les parois de la mine de la course poursuite en wagons sont réalisées en aluminium pour la dernière croisade » (PERDU c’est dans le Temple Maudit et c’est le film qui a permis à PETERSON de remporter un Oscar),
– « dans Hook, Lorne nous explique que les « Lost Boys », je ne connais pas, cela se traduit par « enfants perdus » ? (GAGNE, mais poser la question au public c’est quand même moyen)
Patrice Girod qui anime la conférence nous explique que la Comic Con bat son plein et que les personnes attendent dehors car le salon est rempli. Comment faire du surbooking dans un salon ? En vendant un nombre de billets supérieur à la capacité d’accueil. Effectivement nous sortons de la salle de conférence et là il est quasiment impossible de se mouvoir parmi la foule dans les allées. Les stands de restauration sont pris d’assaut, les stands de goodies sont inaccessibles. Nous essayons tant bien que mal de faire la visite du salon et renonçons en nous posant dans un coin pour manger.

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Trop de monde, pas le temps (ni l’envie) de retraverser le salon pour assister à la conférence des costume designer des séries Netflix ni à la présentation de la carrière de Michel HAZANAVICIUS.
Nous nous rabattons donc vers la séance payante (17€) de dédicace de Mike COLTER, qui a notamment joué dans Million Dollars Baby de Clint Eastwood et qui incarne Luke Cage dans la série Netflix. Entre deux conférences il passe devant nous et prend le temps de s’arrêter. Il est applaudi et remercie les gens d’être venus pour lui. Cela présage un bon moment lors de la dédicace le moment venu. Notons qu’une personne se dirigeant vers une autre séance de dédicace se retrouve nez-à-nez avec Mike Colter, elle est alors violemment projetée sur le côté par les vigiles… Encore une fois on aperçoit la délicatesse du staff ! Et encore une fois des molosses nous rappellent qu’ils nous ont à l’œil et qu’aucune photo ne sera tolérée.
Le moment venu, je serre la main de M. Colter qui est très détendu et sympa. Lors de ma dédicace, il trouve que le feutre n’est pas parfait et me tend la dédicace en me précisant « Le stylo est mort, je trouve que le résultat est moyen. Prends-la mais je t’en refais une autre avec un feutre noir ça ira mieux ». Je n’ai même pas le temps de prendre le support que me tend Colter qu’un vigile (une armoire à glace) s’empare de la dédicace et me hurle « nan tu n’auras pas celle-là il t’en refait une autre ! ». Encore une fois le staff est déplorable alors que l’acteur est adorable.
Je me dirige vers mon ultime séance de dédicace (gratuite) pour Michel HAZANAVICIUS, le réalisateur oscarisé qui a réalisé OSS117 ou The Artist. Encore une fois un magnifique moment de partage avec photo et dédicace et j’ai pu discuter avec lui. On notera donc que les dédicaces gratuites sont beaucoup mieux organisées et « humaines » contrairement aux payantes qui sont à la chaîne.

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Je profite du reste du temps pour faire le tour du salon et découvrir son – ridicule – contenu : un stand de réalité virtuelle pour tester le jeu Batman sur Playstation VR (après une heure de queue au moins), un stand pour être pris en photo avec un appareil instantané, un stand pour être pris en photo avec les figurines de South Park, un stand de quizz Canal+ pour gagner des goodies, le magnifique stand de la 501ème pour les amoureux de Star wars et pour le reste il ne s’agit que de stands de goodies hors de prix (pour information un ami a acheté le livre de Lorne Peterson  Naissance d’Une Galaxie pour le faire dédicacer. Il coûte 35€ dans le commerce, 70€ sur le salon…).
L’espace Artist Alley est en hauteur ce qui permet d’y accéder sans trop de peine et laisse les artistes dessiner et travailler en paix. J’ai pu rencontrer le Colonel Tony MOORE qui a réalisé le premier comic The Walking Dead. Malgré sa renommée, il était très détendu (avec sa femme et sa fille) et accessible !
Les cosplayers ont véritablement contribué à cette convention car ils étaient très nombreux et essayaient – dans cette marée humaine – de poser pour les objectifs.

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Le Bilan
On retombe dans les mêmes travers que la première édition : le lieu trop petit, les tarifs, le peu d’activités, beaucoup de stands de goodies, un staff très désagréable. Les critiques ont été nombreuses en 2015 et il aurait été judicieux d’en tenir compte un minimum. Mais non, on reproduit les mêmes erreurs en faisant fi de l’opinion des visiteurs !
J’ai donc laissé une seconde chance à ce salon mais il faut reconnaître qu’il fait honte à la dénomination « Comic Con » que l’on retrouve dans les autres pays (je tiens à préciser que cette année la Comic Con aux USA a réuni une bonne partie du casting de GoT. En France nous avons le droit à Chica Vampiro…).
Malgré des invités adorables (acteurs, réalisateurs, dessinateurs, etc.) et des cosplayers au top, j’ai passé la journée à jouer des coudes dans un endroit mal adapté à la surpopulation et à me faire hurler dessus par des vigiles/staff. Une seconde édition du même acabit que la première, donc une convention que je ne recommanderais pas !

Une réponse sur “[IRL] Bilan de la Comic Con de Paris, 2ème édition”

  1. Ton bilan me désespère car effectivement, il apparaît que personne n’a écouté les retours. Mais les ont-ils vu ?
    Concernant les annulations de dernière minute, ce sont les aléas des conv’ malheureusement. Cf. La pauvre Maisie Williams l’an dernier.
    Et en France, il est très compliqué d’avoir des castings complets d’acteurs pour une série au vue des coûts engendrés (et de la motivation des acteurs aussi). C’est loin les States. Plus facile de les faire venir à San Diego qu’à Paris.
    Concernant les vigiles, étaient-ce des vigiles embauchés par le salon mais mal briefés ? Ou bien par les agences des acteurs qui avaient peur pour leur sécurité ?
    Trop contente que tu aies pu voir Tony Moore et surtout Lorne Peterson – juste avec ces deux personnes, j’en aurais eu pour mon argent je trouve XD !
    Pour la traductrice, tu sais elle est là pour traduire, si personne ne l’a briefé sur qui elle allait traduire, c’est difficile pour elle (je ne la défends pas sur son travail de trad, je trouve très compliqué d’avoir une traductrice/traducteur sur scène pour les anglophones, les conférences sont moins intéressantes qu’en VO, mais bon la VO n’est pas pour tout le monde).
    Dommage 🙁 une convention qui attire trop de gens et qui est victime de son succès.

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